Si vous me suivez sur les réseaux sociaux, vous n’êtes pas sans savoir que j’ai passé quelques jours dans les Hautes-Alpes fin avril et plus précisément dans le Champsaur et le Valgaudemar. Ce fût court mais intense ! Mais avant de vous raconter mon escapade gourmande, savez-vous où se trouvent le Champsaur et Valgaudemar ?
Où se trouvent le Champsaur et le Valgaudemar ?
Beaucoup m’ont demandé où se situait le Champsaur et le Valgaudemar. Alors avant de vous parler plus en détail de ces jolis territoires, petit rappel !
Le Champsaur et le Valgaudemar se trouvent dans le département des Hautes-Alpes (qui fait partie de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur). En bordure du Parc National des Écrins et à 20 km au Nord de Gap on parle souvent du Champsaur et du Valgaudemar comme un seul territoire. En réalité, chacun possède ses particularités.
Le département des Hautes-Alpes compte les territoires suivants :
- Le pays du Buech
- Le Dévoluy
- Le Gapençais
- Le Champsaur
- Le Valgaudemar
- Serre-Ponçon
- Le Guillestrois
- Le Queyras
- Le pays des Ecrins
- Le Briançonnais
Je connais certaines de ces régions notamment le Queyras que j’affectionne particulièrement (peut-être mon secteur préféré en France), ou encore le Dévoluy (avec ma rando préférée sur le plateau de Bure) et bien sûr Serre-Ponçon où j’ai passé quelques week-ends par le passé côté lac et côté montagne.
Sur une carte, voilà ce que cela donne.
Ces personnes qui font le Champsaur & le Valgaudemar
Au-delà des superbes paysages que j’ai découvert dans le Champsaur et le Valgaudemar, ce sont surtout les rencontres que j’ai faites qui m’ont marqué durant mon séjour. Des personnes passionnées et passionnantes, généreuses et soucieuses de leur environnement. Dans cette vallée, j’ai trouvé beaucoup d’authenticité et une vie proche de la nature et des saisons. Je vous raconte !
Bernard et ses plantes – La maison GAYRAL – REYNIER
Tout commence à Pont du Fossé où j’ai rencontré Bernard, producteur de jus d’argousier, de sève de bouleau, de jus de fruits et distillateur de plantes.
Véritable passionné de la nature, Bernard est en pleine période de récolte des fleurs de mélèze dont il se servira pour faire des liqueurs. Malgré qu’il soit très occupé, il me propose de m’emmener en forêt découvrir les fleurs de mélèzes.
Pour tout vous dire, je ne savais pas que les mélèzes produisaient des fleurs. Pourtant c’est un arbre que j’aime beaucoup (que j’ai eu en bonzaï à une époque).
En ce qui concerne la récolte, Bernard m’explique que ce sont les fleurs femelles d’un rose pourpre que l’on cueille et on laisse les fleurs mâles de couleur jaune sur les branches. On utilise ensuite les fleurs cueillies pour faire des liqueurs (comme il le fait), des confitures ou même des sorbets.
Cette balade en forêt est pour moi l’occasion de me reconnecter avec la montagne. Tout est superbe entre les paysages verts et la neige qui est encore là. La montagne m’avait réellement manqué !
Vous pouvez trouver les produits de Bernard (jus d’argousier, liqueur de génépi, cosmétiques à base de plantes, etc.) dans sa boutique à Pont du Fossé sur la commune de Saint Jean Nicolas ou sur son site web.
Valérie et Olivier et leurs bières – Brasserie d’Ancelle
Apres cette petite balade en forêt, direction Ancelle où je vais passer la nuit. Et pour l’apéro, c’est chez Valérie et Olivier que je me rends. Ils tiennent une micro brasserie artisanale nichée dans une petite rue du village. On entre par la salle de brassage où l’on peut voir les grandes cuves et parfois les propriétaires en plein travail.
C’est en mezzanine que se trouve la petite pièce de dégustation. Mais beau temps oblige, je m’installe en terrasse pour profiter de la jolie vue et du soleil. J’opte pour une bière dorée par curiosité car je n’en ai jamais goûté. Et elle me plait énormément !
C’est alors l’occasion pour moi d’en apprendre un peu plus sur la fabrication des bières, univers assez abstrait pour moi bien que je sois consommatrice.
Hiver comme été, la brasserie est ouverte du lundi au samedi de 16h à 18h30 (parfait pour l’apéro post rando ou ski !) et le dimanche de 10h à 12h30 (avec une visite commentée à 10h30).
[quote bcolor=”#000000″]BONNE ADRESSE : Où manger et dormir à Ancelle ?
Je vous recommande l’Hôtel Restaurant Les Autanes. Un style montagnard pour les chambres et des plats gourmands au restaurant.
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Stephane et ses confitures – Les Délices d’Orsatus
Le lendemain c’est sur la place du marché du Pont du Fossé que je rencontre Stéphane. Au programme, une petite balade pour découvrir les plantes qu’il utilise pour confectionner ses gelées. Techniquement on ne peut pas appeler ses produits à base de plantes des confitures car le procédé de fabrication est différent. Il n’empêche que ses produits sont bons “confiture” ou pas ! Je goûte à sa gelée de fleur de mélèze, le goût est doux et subtile, j’adhère complètement !
Après avoir découvert les fleurs de mélèzes avec Bernard la veille, je récidive avec Stéphane qui m’en apprend un peu plus. Saviez-vous que la fleur de mélèze est considérée comme la fleur de la confiance en soi ? Elle fait en effet partie des fleurs de Bach. Je n’y connais pas grand-chose mais un peu d’élixir de fleur de mélèze ne me ferait pas de mal pour l’indécise que je suis !
C’est ensuite dans un cadre vraiment exceptionnel que nous avons pique-niqué. Enfin, je ne sais pas si on peut toujours appeler cela un pique-nique tant c’était royal ! 🙂 Regardez-moi ce cadre !
Stéphane en plus de confectionner des confitures (à retrouver sur son site web) est Chef cuisinier à Orcières (hôtel restaurant Les Gardettes) alors la cuisine c’est son créneau ! Tout était excellent avec une mention spéciale pour sa création les tourtaï. Ce sont des tourtons (en photo ci-dessus), spécialité culinaire du Champsaur mais aux saveurs thaïlandaises (d’où le jeu de mot). J’aime ce type d’originalité qui prouve que l’on peut tout faire en cuisine.
Paul et ses agneaux – La ferme des Gentillons
Je suis ensuite partie à la rencontre de Paul, éleveur et producteur de tardons (des agneaux élevés en alpage) dans sa ferme à Saint Bonnet.
Je ne suis pas vraiment consommatrice de viande d’agneau et je sais que le sujet fait débat. Pour autant, il me semblait important d’aller à la rencontre de Paul et découvrir son travail au quotidien.
Moi qui vit en Laponie près d’éleveurs de rennes, il m’importait d’échanger avec lui, de comprendre ses valeurs et ses problématiques.
Et ce que j’ai trouvé chez Paul m’a beaucoup plu. Une démarche de production biologique depuis plus de 15 ans et éco-responsable. J’ai retrouvé pas mal de similitudes avec mes amis sames : l’amour de leurs bêtes, la fierté d’accomplir un travail de qualité et aussi beaucoup de tendresse avec les animaux.
Etre éleveur à notre époque est loin d’être facile et pourtant certains le font avec passion. Je vous invite vraiment à découvrir la ferme de Paul à Saint Bonnet qui n’est pas avare dans l’échange.
Vous pouvez retrouver toute sa démarche et l’histoire de la ferme sur son site web : Ferme des Genitllons
[quote bcolor=”#000000″]BONNE ADRESSE : Où manger et dormir dans le secteur ?
Je vous recommande ici une très belle adresse, véritable coup de cœur dont je vous parlerai plus en détails prochainement. Il s’agit de la Grange des Ecrins (située à Chabottes), une maison et table d’hôtes exceptionnelle. Une déco pleine de personnalité et une table digne d’un grand restaurant. Allez-y les yeux fermés !
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Pierrot et ses tourtons
La renommée de Pierrot n’est plus à faire. C’est le roi du tourton, spécialité culinaire du Champsaur. D’avril à novembre, on trouve les tourtons de Pierrot sur le marché de Saint Bonnet. Autrement c’est sur commande qu’il confectionnera vos tourtons.
Je suis donc allée à sa rencontre pour voir la confection de ses tourtons. Je vous le dis tout de suite : je n’ai pas réussi à avoir sa recette ! Tout ce que je peux vous dire c’est qu’il utilise une recette familiale, la même depuis des années. Mais ce qui fait la popularité de ses tourtons réside dans leur fabrication complètement artisanale. C’est bien rodé (expérience oblige) mais ici pas de machine, rien d’automatique.
Après cette démonstration et ce bon moment passé à sentir l’odeur des tourtons tout chauds, je suis repartie avec mon petit paquet (tourtons traditionnels et aux pruneaux) que j’ai dégusté plus tard devant les montagnes du Champsaur.
Julien et son pain – Gaec le Baffol
Autre moment, autre rencontre et cette fois-ci, de Julien qui fait du pain bio avec ses propres céréales. Et pour aller à sa rencontre, c’est à cheval que j’ai traversé le bocage champsaurin.
Pour vous dire la vérité, je suis mauvaise cavalière et j’ai peur des chevaux. Mais j’aime repousser mes limites et je trouvais que c’était une belle façon de découvrir le territoire. Ce fût une belle balade même si je l’avoue j’étais peu confiante sur mon cheval. Mais Philippe du centre équestre Le Rocher veillait bien à ce que je sois toujours sur ma monture (la jolie Mangue qui fût très douce tout le long) notamment lors de session de trot.
Si je pensais au départ de ma balade ne plus remonter à cheval (due à ma peur et mon manque de feeling avec l’animal), j’ai fini cette session heureuse et avec le sentiment d’avoir pris plaisir à monter à cheval. A refaire donc mais uniquement avec Mangue !
Nous sommes arrivés chez Julien à cheval. Le four était encore chaud de la fournée du matin et devant nous de jolis pains qui ne demandaient qu’à être croqué ! Là encore une démarche bio, de qualité et une réelle volonté de proposer de bons produits pour une consommation locale.
C’est ce que j’ai aimé dans le Champsaur : cette volonté de produire “du bon” pour une consommation locale et raisonnée. Le territoire prouve que l’on peut bien manger sans passer par le tout industriel et sans forcément se ruiner !
Thierry et ses gâteaux – Thierry Siat
Le Valgaudemar a également ses pépites en terme de bonnes adresses et de belles rencontres. A commencer par Thierry et sa femme avec qui j’ai papoté un bon moment tout en observant Thierry monter ses gâteaux. Qu’est-ce que j’aurais aimé faire un tel métier !
Maître chocolatier et Compagnon, Thierry est un surdoué de la pâtisserie et rien qu’à l’écouter, on apprend pleins de choses hyper intéressantes.
Très franchement quand je suis arrivée chez lui je me suis demandée comment les clients pouvaient le trouver car il faut vraiment le vouloir pour arriver dans sa petite rue. J’ai vite compris que Thierry était connu et reconnu sur le territoire. Quand quelque chose est bon, le bouche à oreille fonctionne très bien. Les clients n’hésitent donc pas à faire le déplacement pour récupérer une commande de gâteau.
Au-delà de ses merveilleuses pâtisseries, j’ai été touché par l’esprit familial de l’activité de Thierry. Sa femme est plus qu’investie et semble prendre plaisir à faire ce métier également. Leur fils lui aussi est de la partie. Il apprend avec Thierry et semble se diriger sur le même chemin. La relève est en route !
Colette et Claude du Val des Sources
J’ai terminé mon séjour à l’hôtel restaurant du Val des Sources en plein cœur du Valgaudemar tenu par Colette et Claude. Le lieu a quelque chose de particulier, on a l’impression que le temps s’y est arrêté. Un vrai havre de paix !
J’avais partagé des photos du lieu sur ma page Facebook et j’ai été surprise de voir à quel point ma publication a suscité des réactions. La photo de Colette et de Claude a ravivé bien des souvenirs chez certains et tous soulignent l’excellence de cette adresse.
Il faut dire qu’en allant au Val des Sources, on rencontre tout d’abord 2 belles personnes. Claude, une vraie encyclopédie sur l’histoire de la gastronomie du Valgaudemar. Tout au long du déjeuner, il a parsemé quelques anecdotes sur les plats servis, c’était tout simplement passionnant.
Quand à Colette, elle s’affaire en cuisine et c’est à elle que l’on doit cette belle expérience culinaire. Une cuisine maison, faite avec des produits du terroir et beaucoup d’amour. J’ai particulièrement aimé la façon dont Claude présente la cuisine de sa femme. Il est je pense son premier fan et admirateur !
C’est sur ce déjeuner (qui a duré des heures !) que je suis repartie pour Grenoble. Je serai bien restée dans les Hautes-Alpes plus longtemps ! J’y ai passé de bons moments marquées par de belles rencontres et il faut le dire, j’ai extrêmement bien mangé. Moi qui me plains de la gastronomie en Finlande où je vis, je peux vous dire que j’ai pris un énorme plaisir à goûter à tout 🙂
Ce séjour a été réalisé en partenariat avec l’Agence de Développement des Hautes Alpes. Cette publication est le fruit de mon propre choix éditorial. Je reste libre des mes opinions et de raconter mon expérience à ma façon comme toujours
quel plaisir de retrouver une région qui m’est chère dans cette escapade! bien que vivant à 600 km du Champsaur, j’ai pu en apprécier régulièrement ses trésors grâce à mon amie d’enfance qui s’y est mariée 😉
une mention spéciale pour les tourtons de Pierrot absolument *divins* et inégalables!