Si on m’avait dit que j’oserai un jour passer une nuit seule dans une cabane au milieu de nul part, je ne vous aurais pas cru. Et pourtant, c’est ce qui est arrivé, au début de l’hiver 2017.
Je suis plutôt du genre trouillarde. Et bien que je voyage depuis déjà plusieurs années avec un vrai aventurier (Jérôme), je ne me sens pas forcement rassurée quand je suis seule dans certaines situations.
Depuis 2016, Jérôme et moi passons nos hivers en Laponie finlandaise. On y a créé notre petite agence de voyage là bas pour partager notre amour de cette région avec quelques clients privilégiés. Vivre en Laponie, c’est être en immersion totale avec la nature. Un grand changement par rapport à notre vie d’avant en périphérie de Grenoble..
Avant d’entamer notre seconde saison, j’avais pour objectif d’aller randonner et de passer une ou plusieurs nuits dans une cabane en pleine nature. J’avais ce besoin de me retrouver avec moi même et de sortir de ma zone de confort pour vivre quelque chose de différent.
Ici en Laponie finlandaise, de nombreuses cabanes sont mises à disposition gratuitement pour y passer la nuit. C’était donc le lieu idéal pour cette micro-aventure.
J’avais repéré tout un parcours mais j’ai fini par opter pour une nuit unique pour commencer. Je n’avais jamais dormi seule en pleine nature et à l’approche du jour J, je vous avoue que j’avais pas mal d’appréhension. C’est fou le nombre d’excuse que j’arrivais à trouver pour repousser cette rando.
Partir en randonnée en raquettes seule
Je n’étais jamais partie seule en randonnée et encore moins en plein hiver. Le matin de mon départ, le thermomètre affichait -20°C. J’ai eu envie d’annuler 1000 fois mais si je le faisais, je risquais de ne jamais réaliser cette petite aventure.
Je suis donc partie en fin de matinée, raquettes à neige aux pieds direction le parc national de Pallas-Yllästunturi où se trouve la cabane dans laquelle je souhaitais passer la nuit Pour la rejoindre, il m’a fallu d’abord traverser le lac gelé avant d’atteindre une forêt.
[quote bcolor=”#000000″]Matériel : Pour vous équiper en matériel de randonnée d’hiver ou un voyage en Laponie, pensez au site Snowleader qui propose tout un tas d’articles de marque comme les raquettes à neige.
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Marcher sur un lac gelé.
A la mi-novembre, les lacs en Laponie sont déjà gelés et recouvert de neige. Mais sur certaines sections, on peut voir de l’eau au dessus de la glace. Si je n’avais pas été briefé au préalable, j’aurais surement fait demi tour. En réalité, c’est tout à fait normal et on peut passer sans soucis. La glace craque parfois également. De quoi se faire quelques frayeurs si on ne sait pas que cela peut arriver.
[quote bcolor=”#000000″]Conseil : avant d’aller vous promener sur un lac gelé, demandez aux locaux si cela est possible et s’il y a des sections à éviter. Il arrive qu’il y ait certains endroits où la glace n’est pas assez épaisse pour y passer. Vous pouvez aussi jouer la prudence en restant sur les pistes des lacs.
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Après avoir traversé le lac, je suis arrivée sur un chemin balisé en pleine forêt. Un monde magique !
Seule dans la forêt boréale
Sur mon parcours, je n’ai rencontré absolument personne. Le silence était parfait mais quand on a pas l’habitude d’être à ce point dans la nature, il faut un petit temps d’adaptation. J’ai pris le temps d’observer les arbres, les traces d’animaux dans la neige et cette lumière si exceptionnelle dans le grand nord.
J’ai parcouru au total 10km en raquettes. Pas un grand exploit mais quand on est du genre a faire peu d’activités physiques, c’est pas si mal. J’ai d’ailleurs été assez surprise d’atteindre ma cabane si vite. Maintenant, je sais que je peux m’aventurer sur de plus longues distances sans avoir peur de l’échec. Et le froid dans tout ca ? Et bien, je l’ai plutôt bien géré. En étant actif et bien couvert, on ne le subit pas.
Dormir dans une cabane en pleine nature seule
Mon plus gros challenge dans cette aventure, c’était de passer la nuit seule dans ma cabane. Je m’étais interdit de me connecter à Internet pour vivre et apprécier le moment pleinement.
Lorsque je suis arrivée, il n’était pas bien tard mais il faisait déjà assez sombre. Je me suis très franchement demandé comment j’allais faire pour ne pas m’ennuyer. J’avais peur du temps en fait. Mais dans les faits, tout est passé très vite !
Il a fallu dans un premier temps que j’allume mon feu pour chauffer ma cabane et que j’installe mes affaires. A coté de ce type de cabane, il y a toujours un stock de bois. Il m’a donc fallu faire plusieurs allers/retours pour faire un bon stock pour la nuit.
[quote bcolor=”#000000″]Conseil :
N’oubliez pas de prendre de quoi allumer votre feu. On trouve souvent des allumettes sur place mais il vaut mieux en avoir avec soi au cas où.
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Après quoi, j’ai installé mes affaires et la nuit est arrivée très vite. De là, j’ai pris le temps de lire, de réfléchir et d’organiser mon repas au coin du feu. Malgré le froid dehors, j’ai plutôt bien réussi à maintenir une bonne chaleur à l’intérieur de la cabane. J’avais emporté avec moi un duvet adapté aux basses températures au cas où je n’arriverai pas à gérer mon feu. Finalement j’ai même eu chaud durant la nuit !
Ma plus grande crainte était de voir arriver quelqu’un dans la nuit. Ce type de cabane est ouverte a tout le monde. On la partage donc avec ceux qui arrivent. Mon esprit m’a joué pas mal de tours. J’avais l’impression d’entendre au loin des motoneiges et allez savoir pourquoi, mon cœur s’emballait à chaque fois que j’entendais un bruit étrange. Avec du recul, j’en rigole mais je suis sûre que si je recommençais l’expérience, j’aurais tout aussi peur !
Toute la nuit, j’ai du alimenter le feu pour que celui-ci ne meurt pas. Pas une nuit reposante donc mais quelle expérience !
Le matin est arrivé sans que je m’en rende compte et c’était déjà l’heure de rentrer. Je n’ai d’ailleurs pas fait le chemin retour à pied. Jérôme est venu me chercher en motoneige car nous avions encore pas mal de choses à préparer avant l’arrivée de nos clients en fin de semaine.
Ce qui est sûr c’est que je renouvellerai ce type d’expérience mais cette fois pour plusieurs nuits et surement accompagné d’un compagnon à quatre pattes histoire de faire profiter de cette balade à un des chiens de la ferme à coté de chez moi !
Et vous, vous l’auriez fait de dormir seul(e) dans une cabane en pleine nature ? Racontez moi !
Merci Céline, ton témoignage est très enrichissant.